La faible lueur du jour filtre à travers le hublot de sa chambre. Jeanne vient de se réveiller, sa nuit a été si longue et si noire. Elle désespérait de voir enfin l'aube se pointer. Un verre d'eau est posé sur sa table de chevet et le liquide tangue au rythme des vagues. De sa fenêtre, elle aperçoit l'infini, infiniment bleu. Plongeant au bas du ciel, tout aussi bleu. Cet instant est absurde, elle se demande ce qu'elle fait là, mais chasse vite cette idée. En vitesse, elle enfile une robe de laine et enjambe les escaliers qui mènent au dehors. Le vent est vif et emporte avec lui ses effluves marines. Elle respire avec délectation ce moment qui lui inspire la liberté. Voulant regarder le ciel, elle voit là-haut, dans sa tour de verre, le capitaine, vêtu de son costume foncé. Deux hommes l'accompagnent, scrutant la mer.Elle n'arrive pas y croire. Ce sera un long périple. Ils accosteront en Colombie. Ensuite, elle devra se débrouiller pour se rendre au Pérou... L'immensité déploie ses vagues, créant des filets d'argent qui s'amusent à s'entrecroiser. Le paquebot est magnifique, le plancher est fait de bois et une grande terrasse vitrée accueille les premiers arrivants. C'est l'heure du déjeuner, elle a bon appétit et boit son thé qui a un petit accent épicé, un goût jusqu'alors inconnu. Une femme, toute petite, d'environ une cinquantaine d'années s'affaire autour de Jeanne, nettoie les tables et pose les ustensiles sur celles-ci. Elle se retourne et lui demande tout sourire:
- Bon matin, vous avez bien dormi?
- Bonjour, j'ai passée une nuit tumultueuse, dit Jeanne, mais je crois que c'est tout à fait normal pour ma première nuit en mer. Vous savez ce n'est pas comme sur terre et j'avais l'impression d'être en suspension dans les airs.
- Oui , vous allez vous habituer, vous avez l'air d'avoir le pied marin, ce n'est pas tout le monde qui ont pu se réveiller en forme comme vous lui dit-elle en lui faisant un clin d'oeil. Si vous avez des questions ou pour quoi que ce soit, n'hésitez pas, mon nom est Maria. La serveuse prend congé et Jeanne est soudainement interpellée par le son d'un rire strident qui provient de la salle de repos. Sur une grande chaise longue en osier est allongée une fillette d'une dizaine d'années. Elle est accompagnée d'un jeune homme qui gesticule et lui fait des grimaces en lui racontant une histoire qu'elle ne parvient pas à entendre. Ils se ressemblent beaucoup. Les cheveux ébènes, le teint cuivré et des yeux noirs perçants. Discrètement, elle tend l'oreille. Étonnée, elle fini par comprendre qu'ils ne parlent pas sa langue. Le jeune homme, se sentant peut-être observé, la regarde et lui fait un discret hochement de tête. Confuse, Jeanne lui sourit, se lève et quitte les lieux.
- Bon matin, vous avez bien dormi?
- Bonjour, j'ai passée une nuit tumultueuse, dit Jeanne, mais je crois que c'est tout à fait normal pour ma première nuit en mer. Vous savez ce n'est pas comme sur terre et j'avais l'impression d'être en suspension dans les airs.
- Oui , vous allez vous habituer, vous avez l'air d'avoir le pied marin, ce n'est pas tout le monde qui ont pu se réveiller en forme comme vous lui dit-elle en lui faisant un clin d'oeil. Si vous avez des questions ou pour quoi que ce soit, n'hésitez pas, mon nom est Maria. La serveuse prend congé et Jeanne est soudainement interpellée par le son d'un rire strident qui provient de la salle de repos. Sur une grande chaise longue en osier est allongée une fillette d'une dizaine d'années. Elle est accompagnée d'un jeune homme qui gesticule et lui fait des grimaces en lui racontant une histoire qu'elle ne parvient pas à entendre. Ils se ressemblent beaucoup. Les cheveux ébènes, le teint cuivré et des yeux noirs perçants. Discrètement, elle tend l'oreille. Étonnée, elle fini par comprendre qu'ils ne parlent pas sa langue. Le jeune homme, se sentant peut-être observé, la regarde et lui fait un discret hochement de tête. Confuse, Jeanne lui sourit, se lève et quitte les lieux.
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La malle rouge est là au pied du lit. Jeanne la soulève et la dépose sur le lit. Elle repense a Vincento et se demande ce qu'il fait en ce moment. Une légère odeur de lavande s'échappe des vêtements. Une grande enveloppe noire a été glissée avec précaution entre deux robes. À l'intérieur, se trouve une liasse d'argent.Elle devra l'échanger dans un bureau de change dès son arrivée. Vincento a vraiment pensé à tout, il lui a déposé des vêtements plus légers et un grand châle en laine aux couleurs chatoyantes, des objets de toilette, des bougies pour pouvoir lire tard le soir, un dictionnaire d'espagnol. Elle sait qu'une grande mission l'attend. Mais pour cela, elle doit en premier lieu, comprendre les rudiments de cette langue. L'inconnu lui fait peur, elle qui d'habitude n'est pas si courageuse. Elle ne comprend pas encore l'enjeu de ce qui l'attend. Une femme seule en pays étranger n'est pas coutume en 1934. C'est même mal vu et dangereux mais Vincento lui a dit qu'il y avait quelqu'un qui l'attendrait à destination. Sa tête tourne soudain, elle se sent nauséeuse. Jeanne se glisse dans son lit et sombre rapidement dans un sommeil profond, oubliant même la lettre de son père gisant au fond de la malle rouge.
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- Je ne sais pas docteur, je l'ai trouvée comme cela. Elle a l'air si pâle...Jeanne sent qu'on lui touche le front. Elle reconnaît la voix lointaine de Maria. Elle est si étourdie et nauséeuse.
- Elle est un peu fiévreuse, c'est le mal de mer tout simplement. Je ne vois qu'une solution: du temps, du repos et du bon bouillon! Un si grand voyage, c'est difficile et nous sommes loin d'être arrivés. Je reviendrai plus tard dit le docteur en quittant la pièce. Maria prend la main de Jeanne dans la sienne.
-Je vais prendre soin de vous, j'en ai l'habitude vous savez.
-Merci Maria, je ne comprends pas, tout allait si bien ce matin...
-Je vais vous chercher un bon bouillon, le chef Diego vient de le concocter. Vous savez ce matin, j'étais un peu pressée, j'ai omis de vous demander votre nom. Jeanne se redresse et s'assoit confortablement dans son lit.
- Jeanne, Jeanne Bochelli, je vous suis très reconnaissante de m'avoir porté assistance mais je ne crois pas que j'arriverai à avaler quoi que ce soit...
- Ah non alors, je reviens avec un bol...vous ne vous en sortirai pas comme cela! Maria traverse la cabine d'un pas décidé, réajustant son tablier et file à la cuisne. Jeanne esquisse un sourire, elle apprécie déjà cette femme.
- Elle est un peu fiévreuse, c'est le mal de mer tout simplement. Je ne vois qu'une solution: du temps, du repos et du bon bouillon! Un si grand voyage, c'est difficile et nous sommes loin d'être arrivés. Je reviendrai plus tard dit le docteur en quittant la pièce. Maria prend la main de Jeanne dans la sienne.
-Je vais prendre soin de vous, j'en ai l'habitude vous savez.
-Merci Maria, je ne comprends pas, tout allait si bien ce matin...
-Je vais vous chercher un bon bouillon, le chef Diego vient de le concocter. Vous savez ce matin, j'étais un peu pressée, j'ai omis de vous demander votre nom. Jeanne se redresse et s'assoit confortablement dans son lit.
- Jeanne, Jeanne Bochelli, je vous suis très reconnaissante de m'avoir porté assistance mais je ne crois pas que j'arriverai à avaler quoi que ce soit...
- Ah non alors, je reviens avec un bol...vous ne vous en sortirai pas comme cela! Maria traverse la cabine d'un pas décidé, réajustant son tablier et file à la cuisne. Jeanne esquisse un sourire, elle apprécie déjà cette femme.
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