17 septembre 2007

***Chapitre Dix*** La finale


Six mois plus tard...

- J'avais oublié à quel point l'Italie m'avait manqué. Elle sourit et savoure sa toute première gorgée de café depuis son retour au pays. Elle a enfin repris sa boutique. L'air embaume les grains de café frais moulus. Ses yeux brillent sous les jets de lumière que Vincento s'applique à installer. Elle se lève d'un bond.
- Celle-ci n'est pas droite dit-elle en ricanant.
- Je sais ma chère, vous êtes si pressée lui dit Vincento.
Il descend de l'échelle, recule et examine son travail. Il est fier d'avoir pu dénicher de si jolies lampes.
- Je suis tellement excitée! Si les heures pouvaient passer plus vite!
Ce soir, c'est la grande réouverture officielle de la boutique et des gens de grande renommée viendront pour cette occasion spéciale. Elle plisse sa robe et s'examine dans le miroir ovale. Elle n'a pas encore découvert qui elle est vraiment, ni d'où elle vient, même après ce long périple. Elle détourne la tête, ce n'est sûrement pas à travers ses yeux qu'elle trouvera les réponses à ses questions. Leurs recherches pour retrouver Maeva se sont avérées vaines. Elle a pu du moins se réconcillier avec Théobald et cela aujourd'hui lui suffit.
- Vincento, veux-tu un thé? Je crois que tout est prêt.
- Avec plaisir! Le vieil homme s'assoit dans un fauteuil en osier. Le calme règne à présent dans la pièce et les lumières font des jeux d'ombres au plafonnier.
À ce moment, la porte s'entrouvre doucement. L'homme entre, un paquet entre les mains.
- Enfin te voilà lui dit Jeanne!
- Ah! Esteban! Tu en a pris du temps lui dit Vincento en lui faisant un clin d'oeil.
- Je détiens votre dernier trésor... dit le jeune homme en souriant.
Avec précaution, Jeanne déballe le tableau qu'Esteban lui tend. Le prenant à bout de bras, elle examine l'oeuvre. Elle n'a jamais été aussi belle qu'en cet instant avec cette lumière voilée. Un espace vide sur le mur lui a été dédié. Elle l'installe délicatement, orientant la lumière, qui éclaire du coup les coloris. La collection du peintre Marco Boccelli est là, entière et lumineuse. Quarante-huit peintures définissant des tranches de sa vie. De trois vies entremêlées.
- C'est vraiment très beau dit Esteban en enlaçant Jeanne. Les nouveaux amoureux se regardent, fiers de voir enfin cet évènement prendre forme. Un silence rempli de quiétude envahit la pièce et ils plongent chacun dans leurs pensées.
Jeanne brise ce moment en faisant tinter ses clés entre ses doigts.
- Le monde nous attend messieurs!
Elle dévérouille la porte. Augusto, le petit messager est assis bien sagement sur les escaliers, son petit chapeau enfoncé jusqu'aux oreilles.
- J'ai passé tous les dépliants pour vous Madame Jeanne. Tous les villageois ont été mis au courrant de l'ouverture de votre café!
Jeanne lui sourit et lui remet la monnaie de son travail.
Elle lui pose une main sur l'épaule.
- Merci beaucoup, voudrais-tu un lait au miel?
Le gamin lui esquisse un grand sourire et lui fait un signe affirmatif de la tête. Un vieux couple entre derrière eux et doucement, la salle se remplit.
Tout se déroule bien. Vincento discute avec de grands professeurs d'art, qui se sont déplacés de très loin, curieux de connaître celui qui deviendra le nouveau peintre de la décennie.
"Marco Boccelli...non jamais entendu parlé, mais ces tableaux sont sublimes...nous pouvons savoir le prix de cette toile?"
"Je possède une galerie d'art dit un autre, nous pourrions faire un arrangement"
Jeanne est soudainement agacée. Elle s'avance vers le cercle d'admirateurs.
- Messieurs! Ce peintre s'avère à être mon père. Les toiles ne sont pas à vendre. Enfin pas pour le moment. Ce soir, c'est un hommage à...
- À sa fille, crie une voix forte au loin, brisant ainsi la frénésie qui gagne rapidement la foule.
Jeanne se retourne, étonnée, et voit une femme toute de noire vêtue entrer, son manteau volant derrière elle, un chapeau à large bord lui cache le visage.
Elle s'approche doucement vers la toile principale. Celle où Maeva se penche vers l'enfant qu'elle porte. Jeanne est déroutée, tout le monde s'est tus. La femme regarde longuement la toile et doucement sa main se porte à sa bouche. D'un geste las, elle enlève son chapeau et ses cheveux noirs retombent en cascades sur ses épaules.
- C'est elle... chuchote-t-on dans la pièce.
Jeanne regarde tour à tour la femme de la toile et celle qui est maintenant bien réelle. Et si vivante. Ses traits ont un peu changés mais c'est bien elle. Un sourire triste se dessine sur le visage de Maeva. Leurs regards se rencontrent.
- Jeanne...je suis si heureuse de te revoir dit-elle dans un murmure.
- Je crois que nous avons de nombreuses années à rattraper dit Jeanne en riant et pleurant à la fois. Elles se dévisagent, essayant de voir leurs ressemblances. Pour l'instant, elles savent bien qu'elles sont étrangères l'une à l'autre. Elles comprendront un jour toute l'histoire qui les relies. C'est le début d'une ère nouvelle.

- Venez, j'ai quelqu'un de très spécial à vous présenter lui dit Jeanne d'un ton joyeux.
Doucement, elle prend la main de sa mère et la dépose sur son ventre rebondi. Leurs yeux s'aggradissent, à ce moment précis, lorsqu'elles sentent un léger mouvement, rempli de force, rappellant ainsi toute la beauté que la vie peut contenir...



3 commentaires:

Mel a dit...

Salut Andza sa fait longtemps qu'on c est pas vu ya fallu que je cré un blog pour te parlé mais j en ai pas encore loll je suis rendu avec une voiture et je travaille a l'hopital loll j ai hate d avoir de tes nouvelles je m ennuie Mélanie xx puce166@hotmail.com

Marilou a dit...

Andza! wow quelle belle fin! Merci pour cette mystérieuse vie de Jeanne que tu nous as fait découvrir :)
Au plaisir de te relire :)

Marilou a dit...

Ah oui euh.. BONNE FÊTE BONNE FETE BONN FETE BONNE FETE BONNE FETE BONNE FETE BONNE FETE BONNE FETE BONN FETE BONNE FETE... en retard :P j'ai pensé à toi samedi, j'espere que tu as passé une belle journée de fete. j'espere que ton homme a pris soin de toi :)
j'ai hate de te voir, en fds je crois non? on va visiter votre marécher?